Robert – Houdin, le père de la magie moderne

Qui est Jean-Eugène Robert-Houdin ? À ne pas confondre avec Harry Houdini, un de ses confrères américains, qui prit ce nom de scène en son honneur, Jean-Eugène Robert est mondialement reconnu comme le pilier de la magie moderne. Il a créé de nombreux tours, de grandes illusions pour la scène comme notamment le tour de “l’oranger merveilleux” (un arbre dont les fruits poussent tout seuls devant les yeux des spectateurs), tour auquel le film “L’Illusionniste” rend hommage. Il ne maîtrisait pas seulement l’art de la magie mais aussi la mécanique et l’horlogerie, c’est un véritable scientifique que je vous présente dans cet article.

Au commencement …

Jean-Eugène Robert est né à Blois en 1805, et mort en 1871. Très tôt, il se passionne pour la mécanique en regardant son père, horloger, travailler dans son atelier. En 1830, il rejoint l’horlogerie de celui qui deviendra plus tard son beau-père, Jacques Houdin, horloger blésois établi à Paris, dont il va épouser la fille, Cécile Églantine Houdin. Il ouvre son propre atelier d’horloger et avec le soutien de son beau-père, il ajoute le nom renommé “Houdin” à son propre nom afin de se démarquer des nombreux concurrents horlogers de l’époque. Il étudie en profondeur l’horlogerie, l’électricité et la construction d’automates. Il est à l’origine de nombreuses inventions et va déposer différents brevets, dont son premier en 1837, un “réveil briquet”. On lui doit aussi des inventions comme le plastron électrique des escrimeurs, ou le compteur kilométrique, et certains appareils ophtalmologiques qui sont encore utilisés de nos jours.

Il découvre l’illusionnisme dans le recueil d’un bonimenteur, le docteur Carlosbach, dénonçant le charlatanisme, la science de l’escamotage, ancêtre de la prestidigitation. Ainsi Robert-Houdin entame maintenant sa carrière de prestidigitateur. Vivre dans la capitale française lui permet de s’adonner plus pleinement à son intérêt pour la magie, il assiste à autant de spectacles de magie que possible, et reste à l’affût de performances spontanées. Il se lie d’amitié avec de nombreux magiciens amateurs et professionnels.

Son métier d’horloger va lui permettre de fréquenter des personnalités importantes de son temps, et devient proche du comte de L’Escalopier, qui lui avance la somme nécessaire pour ouvrir un théâtre de magie à Paris.

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Vers des soirées fantastiques

Le 3 juillet 1845 a lieu la première séance publique des “Soirées fantastiques de Robert-Houdin”. Il y présente des automates magiques tels que L’Oranger merveilleux. Le théâtre du Palais Royal est repensé pour donner au maximum l’apparence de simplicité et d’aisance dans la réalisation des tours de prestidigitation. Par exemple, la scène était équipée de trappes et tout le mobilier présent avait une utilité quelconque à la réalisation d’un ou plusieurs tours. Des systèmes de communication sophistiqués entre la scène et le public ont été créés et même les ouvreuses du théâtre pouvaient faire office d’assistantes sans même que le public s’aperçoive de quoi que ce soit.

Ces soirées vont avoir un vif succès, l’univers et les inventions de Robert-Houdin envoient immédiatement au placard les vieilles inventions désuètes utilisées jusqu’à présent par les autres prestidigitateurs. C’est de cette époque qu’il tient son surnom de “père de la magie moderne”.

Toutefois, la routine qui a plus encore fait connaître et reconnaître Robert-Houdin n’était pas du tout une illusion mécanique, mais un numéro appelé “Seconde Vue”, dans lequel son fils, Émile, les yeux bandés sur scène, identifiait correctement les objets détenus par son père dans le public. On ne peut pas attribuer à Robert-Houdin le mérite d’avoir créé cette illusion, mais il l’a améliorée avec une habileté et un sens du spectacle inouï.

Les marabouts poussés à bout

À la retraite, Robert-Houdin se consacre à la création de machines qu’il présentera aux expositions universelles de Paris. Il reçoit en 1854 et 1855 une lettre du colonel de Neveu, le chef du bureau politique à Alger, qui le prie de se rendre en Algérie pour donner des représentations devant les principaux chefs de tribus. Le colonel de Neveu veut que les représentations de Robert-Houdin, permettent de réduire l’influence des marabouts qui s’avèrent assez hostiles à la présence des colons. Robert-Houdin refuse dans un premier temps pour se consacrer à ses machines, mais relancé en 1856, il finit par accepter. 

Très rapidement Robert-Houdin se rend compte que les marabouts qui se disent inspirés par le Prophète sont eux aussi des illusionnistes mais plus proche du charlatanisme. Pendant deux mois, Robert-Houdin multiplie les représentations dans toute l’Algérie. Lors de ces représentations, le public est dans un premier temps effrayé, puis, rassuré par les interprètes qui leur font comprendre qu’il s’agit de passe-passe et non de sorcellerie, ils se mettent à apprécier le spectacle. Le magicien vient de leur prouver que finalement il n’a pas plus de “pouvoir magique” que les prétendus marabouts. Il dévoile ainsi au fur-et-à-mesure tous les “trucs” des tours de ses confrères algériens afin de mettre à mal leur influence sur des populations facilement impressionnables.

Son influence sur la magie moderne est encore bien présente, et il reste pour beaucoup une référence dans cet art. De nombreux magiciens vont lui rendre hommage en prenant son nom ou prénom comme l’a fait le célèbre escapologiste américain, Harry Houdini.

Romain Maillard

Romain Maillard

Magicien & Créateur

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